lundi 23 février 2009

La vocation d'une vie religieuse : c'est quoi ?






Prédication du 5 Février

Nous avons parlé du baptême au début du mois de janvier et nous avons commencé à nous demander comment vivre du baptême que nous avons reçu ou que nous voulons recevoir dans la vie de chaque jour. Par certains aspects, la vie baptismale est très concrète : il s'agit par exemple de suivre l'exemple du Christ, de croire en Sa Parole et donc, de vivre en frères en Eglise et en frère universel puisque Jésus est mort pour tous et puisque l'action de l'Esprit Saint déborde les frontières de l'Eglise. Il y a aussi des conséquences dans la suite de notre vie chrétienne. Il s'agit principalement des six autres sacrements.

Lundi dernier, nous avons fêté la présentation de Jésus au Temple, la chandeleur (Jésus est la lumière qui éclaire les nations et qui est manifesté au monde entier). C'est, pour cette raison, la fête de tous les consacrés dans la vie religieuse ainsi que des prêtres.
Pour comprendre le sens de la vie religieuse, il est important de se souvenir que nous sommes tous, par le baptême, consacrés au Seigneur. Toute notre vie vient de Dieu et va vers Dieu, tout bonheur vient de Lui et donc, nous croyons que c'est en offrant toute notre vie à Dieu qui nous pourrons être heureux et rendre les autres heureux. Dans l'Eglise Catholique, nous appelons cela le sacerdoce baptismal. C'est-à-dire que nous sommes configurés au Christ prêtre, prophète et roi par le baptême, et que nous devons exercer cette grâce : intercéder pour nos frères, soigner, servir, être lumière pour le monde à la suite de Jésus, etc.

Dans ce peuple de baptisés, certains sont appelés par Dieu à tenir une place différente. Elle n'est pas 'meilleure', mais c'est ce ministère, ce service particulier qui permet à tout le peuple de Dieu de vraiment vivre son sacerdoce. Pour les prêtres, on appelle cela le sacerdoce ministériel. Ce sont les centaines d'évêques du monde entier réunis au Concile Vatican II qui ont précisé cela dans la Constitution sur l'Eglise, Lumen Gentium au §10 : « Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, s'ils diffèrent essentiellement et non pas seulement en degré, sont cependant ordonnés l'un à l'autre puisque l'un comme l'antre participe à sa façon de l'unique sacerdoce du Christ. Grâce au pouvoir sacré dont il est investi, le prêtre, ministre du Christ, instruit et gouverne le peuple sacerdotal, accomplit, en qualité de représentant du Christ, le sacrifice eucharistique et l'offre à Dieu au nom de tout le peuple; les fidèles, en vertu de leur sacerdoce royal, ont part à l'offrande eucharistique et exercent leur sacerdoce par la réception des sacrements, la prière et l'action de grâces, par le témoignage d'une vie sainte, par l'abnégation et la charité active. » (LG 10)

Quand on a reçu ce sacrement de l'ordre, on est célibataire... alors certains diront que ça n'est pas drôle du tout ! Et bien je peux vous assurer que ce n'est pas du tout une vie difficile pour autant. Pourquoi le prêtre est-il célibataire ? Parce que nous croyons en la parole de Jésus : « Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du Royaume des cieux. Celui qui peut comprendre, qu'il comprenne ! » (Mt - 19 : 12)

Il est bon de se souvenir que tous les prêtres ne sont pas célibataires dans l'Eglise catholique. Par exemple, les Maronites au Liban, les Assyro-chaldéens en Irak, peuvent être ordonnés prêtres après avoir été mariés. Le célibat indique à tous les hommes que le bonheur ne vient pas du fait d'avoir une femme, des enfants, des biens matériels, une Wii, etc. Mais que tout véritable bonheur vient de Dieu. Si quelqu'un consacre sa vie au Seigneur, même dans le mariage (mais on en parlera plus le 5 mars), alors il a une qui puise à la source du bonheur. Le prêtre partage le bonheur dont il vit, qu'il reçoit de son ministère, de sa responsabilité de transmettre ce que le Christ donne. Il veut vivre comme Jésus. Le célibat des prêtres rappel aussi celui de saint Paul par exemple. C'est parce qu'il était célibataire qu'il a pu parcourir le monde, qu'il a fondé autant d'Eglises. Il pouvait aller de village en village sans délaisser une femme ou des enfants, sans craindre les agressions ou même la mort. En effet, si des parents ont la responsabilité de veiller sur leur famille et doivent prendre garde de ne pas se mettre en danger pour assumer leur mission, un religieux ou un prêtre peut risquer sa vie. Il peut aller dans ces lieux ou le mal domine, où l'amour est bafoué, au risque d'être blessé. Car l'amour dont il vit et qu'il porte est l'amour qui a vaincu le mal et la mort.

Certains demandent pourquoi est-ce qu'il n'y a pas de femmes prêtres ? On peut apporter différentes réponses. Par exemple, tout simplement parce que Jésus n'était pas une femme ! Bon, cela peut paraître un peu court. Cependant, notons déjà que si le prêtre signifie la présence et l'action de Jésus, cela à tout de même du sens. Mais il faut encore constater que Jésus à choisi douze hommes pour participer à sa mission. Or l'Eglise a perpétué ce choix et nous croyons qu'une tradition qui dure depuis 2000 ans, qui vient de jésus, qui est passée des apôtres à leurs successeurs, et ainsi jusqu'à nos jours, cela compte aussi. On pourrait objecter que si ce sont des hommes qui ont été choisi, cela tient à la nature de la société de l'époque. Pourtant, nous pouvons considérer cet argument d'un autre point de vue. Dieu ne passe t-il pas par les hommes, leur contexte et leur culture pour se manifester et se donner ? Est-ce que je considère cette situation avec un unique point de vue sociologie, ou bien est-ce que je vais croire que Dieu, même à partir des travers de nos personnes et de nos cultures, va faire du bon ? Une dernière chose : vous avez sans doute remarqué qu'il y a des différences entre un homme et une femme… Ce n'est peut-être pas si mal qu'il y ait des différences qui demeurent afin que nous restions complémentaires, que les femmes donnent une vie biologique et que quelques hommes donnent une vie spirituelle.

Puis le p. David a donné son témoignage de joie dans sa vie de prêtre. En particulier lorsqu'il lit et prêche l'Evangile, lorsqu'il célèbre la Messe. Tandis qu'il craignait, lorsqu'il était au séminaire, peu de temps avant d'être ordonné, de s'ennuyer en disant la Messe tous les jours, il découvrit une joie qui ne le quitte jamais lorsqu'il annonce l'Evangile et célèbre l'Eucharistie.
La joie d'être prêtre, c'est une vie toute simple qui essaie de rendre les autres heureux. On a toujours de bonne raison de cultiver de nombreuses peurs en nous, mais quand nous remettons toute notre vie dans les mains de Dieu, alors une paix profonde nous est donnée, certes, après notre OUI, mais une paix qui défi tous les doutes et tous les découragements.

Puis nous avons prié pour les séminaristes présents ce soir, pour tous les jeunes qui ont un désir profond de vivre dans la ressemblance du Christ dans la vie de religieux ou comme prêtre, pour que le OUI qu'ils disent dans leur cœur soit gravé en lettre d'or, car avec Dieu tout est possible.


Pendant le temps de Connect Groupe, ceux qui le voulaient on pu échanger sur ces deux questions :


1° - "Mon bonheur vient tout de Dieu". Est-ce que cette phrase a un sens pour moi, dans ma vie de tous les jours ?

2° - Quelle idée ou quelle image ai-je des prêtres et des religieux ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Que perdrait l'Eglise a ordonner des femmes prêtres?
La complémentarité homme-femme peut très bien se dessiner et porter ses fruits à l'intérieur du ministère sacerdotal par une manière différente de transmettre la Parole, d'être au contactdes paroissiens...

Ordonner des femmes prêtres ne gommerait en rien les différences qui rendent complémentaire.

Certes, dans la fameuse tradition, les apôtres étaient des hommes et l'argument sociologique est en efet à prendre en compte, à l'époque les femmes n'étaient pas apôtres mais pas grand chose d'autres non plus aux côtes de la toute puissance masculine. Est ce une raison pour ne pas changer, ne pas évoluer. Heureusement que la société laïque l'a fait concernant la place des femmes en son sein (même si beaucoup de progrès sont encore à faire), un modèle à suivre pour l'Eglise institution.

Que dire à ces femmes laïques qui font tourner la boutique Eglise? Qu'elles doivent laisser l'homme se charger du sacerdoce? de quel droit et selon quels arguments tangibles, cela je me le demande.

Anonyme a dit…

Je crois que l'Eglise considère tout simplement que la femme a un autre rôle à jouer, que ce soit au sein d'une famille ou dans le cadre de la vie religieuse.
En tant que femme, je ne vois pas vraiment ce que cela a de choquant : la mission de prêtre est éprouvante, elle demande de mettre toute sa vie au service de Dieu et des hommes, et elle n'est pas une position dominante ou écrasante de pouvoir. J'ai du mal à comprendre ce regard faussement teinté de féminisme, surtout de la part d'un homme!
Puisque les hommes et les femmes sont différents, il semble logique qu'ils aient des missions différentes (et non inégales) au sein de l'Eglise.
non?

Anonyme a dit…

Merci de ta réponse L.,

tout d'abord je ne sais pas trop ce que veut dire un "regard faussement teinté de féminisme" mais je tiens à préciser que mon propos n'a aucune visée féministe.

Je suis d'accord avec toi, l'Eglise pense que les femmes ont un auter rôle à jouer, tout comme beaucoup d'hommes engager dans l'Eglise mais qui ne se dirigent pas vers le sacerdoce. Le constat est donc le suivant : les hommes ont libre choix dans l'eglise de s'engager en tant que laïque ou sur la voie de la prêtrise (ce qui est positif) alors que les femmes n'ont pas ce choix là. (si c'était l'inverse, mon propos serait le même car je le répète mes idées sur la question n'ont aucune visée féministe).

Ce qui me gène, c'est l'absence d'argument autrement plus construits que celui de la Tradition. Beaucoup de vocation (féminines, hommes mariés...etc) sont étouffées et pas sûr que cela serve à evangeliser puisque cette notion est chère aux personnes fidèles à ce blog!

Quoi qu'il en soit, je pense que c'est une question, un débat qui doit réellment se faire dans l'Eglise, en toute fraternité et en toute bienveillance.

Ton post précédent se terminait ainsi : "Puisque les hommes et les femmes sont différents, il semble logique qu'ils aient des missions différentes (et non inégales) au sein de l'Eglise.non?"

J'entend ton argument mais la différence de sexe n'empêche pas de remplir les mêmes missions, c'est d'ailleurs le cas parmi les lâïques s'investissant notamment auprès des jeunes dans l'Eglise...

Cordialement