jeudi 23 avril 2009

Predication du 23 Mars : Le Sacrement de Réconciliation

Le Sacrement de réconciliation
Lyon Centre, le 23 Mars par le père David Gréa

Lorsque nous avons abordé le sacrement du baptême, nous avions vu que l’homme avait été créé par Dieu en vue du bonheur. Or, le récit du péché originel raconte comment l’homme a perdu ce lien (que l’on appelle ‘grâce surnaturelle’) qui nous tient en communion avec Dieu. De génération en génération, les enfants naissent non pas coupables d’un péché, mais victime de ce manque ! Quand on est baptisé, en nous faisant passer par la mort et par la résurrection de Jésus, Dieu nous rétablit dans sa grâce, dans une communion qui nous permet de faire confiance en sa Parole et de ne plus douter que ses commandements (Cf. Jn 15) sont bons pour nous. L’Eucharistie réalise cette communion de manière sensible et le sacrement de confirmation nous permet par l’Esprit Saint, de vivre comme Jésus et de porter l’amour là où il manque et de consacrer notre vie à Dieu.

Pourtant, dans ma condition humaine, j’ai gardé cette tentation de compter sur moi plutôt que de compter sur Dieu, de me sauver moi-même et de me prendre comme unique référence. Il nous arrive bien souvent d’entendre ou de dire que nous ne faisons confiance à personne d’autre que nous, qu’à notre âge on ne change pas, ou bien de penser que la religion risque d’oppresser mes désirs et ma liberté, tandis que notre foi nous indique que Dieu ouvre en nous la possibilité de vivre nos désirs et que c’est Lui qui nous rend libre.
C’est pourquoi au début de la Messe, nous redisons les paroles du lépreux ou de l’aveugle mendiant sur le chemin : « Seigneur prends pitié », « Kyrie Eleison ».

Le péché, c’est notre consentement à vivre sans donner toute notre confiance à Dieu. C’est être complices ou bien consentir à ce qui nous blesse et qui blesse mes proches, que ce soit directement ou indirectement (dans mes relations : à Dieu, aux autres, à moi-même ; au travail, en famille, par l’utilisation d’internet, dans l’enfermement sur moi et sur mes peines, …) Ainsi, le péché entraîne le péché. Nous faisons cette expérience douloureuse que, peu à peu, nous passons de la honte de notre péché à une sorte de légitimation de ce péché. Pour ne pas le dévoiler, pour ne pas l’avouer, nous commençons à mettre en cause ce qui le dénonce : l’éducation, la morale, la religion, Dieu. Nous en arrivons alors à dénoncer le sacrement de la réconciliation et ce rejet est alors l’attestation de notre consentement au péché. Dans le film Gran Torino de Clint Eastwood, on voit à quel point le péché enferme un homme sur lui-même et comment le mal conduit au mal jusqu’à ce que la grâce d’une rencontre en vérité vienne inverser la tendance. Alors, là où le péché avait abondé, la grâce surabonde

La révélation de Dieu en Jésus-Christ nous apprend que Dieu ne veut pas nous laisser esclaves de nos péchés. Il sait que c’est une offense à notre relation à Lui, une blessure de notre humanité, la cause de toute violence et de notre tristesse. Par la passion du Christ, Il nous a réconcilié avec Lui. Ainsi nous le croyons : Dieu est avec nous contre nos péchés !

Mais pourquoi donc aller voir un prêtre ?
Tout d’abord parce que, par son ordination, il agit pour Dieu dans les sacrements. Il n’est pas là en tant qu’individu, mais il signifie que Dieu écoute et pardonne réellement. Chacun sait bien que ce n’est pas la même chose de demander pardon à Dieu dans son cœur plutôt que de dire à voix haute ce que l’on regrette… De même, ce n’est pas la même chose de croire que Dieu nous pardonne ou de l’entendre. Cela manifeste enfin le fait que Dieu nous aime personnellement. Ce n’est pas un amour général qui fait que Dieu pardonne. De même que je suis unique à ses yeux et que mon péché personnel affecte la relation, de même le pardon m’est donné personnellement.

Peut-être vous demandez-vous comment est-ce qu’un prêtre vit la confession des fidèles ? Je ne peux répondre que pour moi. En fait, le prêtre se fiche pas mal de votre péché ! Il sait bien ce que c’est (!) et il n’est pas tant attentif au mal que vous regrettez qu’au regret lui-même, à la contrition. Alors, souvent, le prêtre se trouve bien petit devant votre foi, en étant témoin de votre confiance totale en Dieu et en son amour plus fort que tout péché. Et s’est une des grandes joie du ministère de prêtre de voir que le pardon de Dieu lave et relève, réconcilie et donne la paix profonde. Dieu est avec nous contre notre péché, allons à Lui sans risquer d’accorder plus de force à notre péché qu’à son amour.

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